Eudes Séméria psychologue
Psychologue - Psychothérapeute à Paris 15

Les fondements de la thérapie existentielle

La thérapie existentielle : Les fondements

Illustration : Le tunnel de lumière et l'Ascension des âmes (détail), Jérôme Bosh

Sommaire :

Socrate

Soren Kierkegaard

Fridrich Nietzsche

Edmund Husserl

Albert Camus

Jean-Paul Sartre

Origines de la psychologie existentielle

La psychothérapie existentielle est issue d'une réflexion plusieurs fois millénaire sur la condition humaine et ses limites – depuis les philosophes grecs jusqu’à Jean-Paul Sartre (1), en passant par Kierkegaard (2), Nietzsche, Husserl, Heidegger, Camus (3)… - et  de la pensée humaniste (4) développée par des psychologues tels que C. Rogers (5), A. Maslow (6), F. Perls (7), R. May (8)…

Il s’agit d’une approche qui reconnaît chez l’homme la liberté et le pouvoir de se déterminer lui-même. Ainsi, en thérapie existentielle, il n’y a pas de « malade » mais uniquement des êtres humains, pourvus d’une conscience, d’une capacité de choisir leur vie, et dotés d’un potentiel de croissance. "La psychologie humaniste, écrit I. Yalom, s’attache principalement aux aptitudes et aux potentialités auxquelles la théorie positiviste ou behavioriste ou encore la théorie psychanalytique ne laissent que peu, voire aucune, place : amour, créativité, soi, croissance, organisme, satisfaction des besoins élémentaires, accomplissement de soi, valeurs morales, être, devenir, spontanéité, jeu, humour (…)" (9)

Notes et ressources

  1. Voir sur l’existentialisme de Jean-Paul Sartre : https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27existentialisme_est_un_humanisme et http://la-philosophie.com/sartre-lexistentialisme-est-un-humanisme-commentaire
  2. Voir sur Soren Kierkegaard : https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%B8ren_Kierkegaard
  3. Voir sur Albert Camus et le sens : https://quelestlesensdelavie.wordpress.com/2013/11/18/camus/ ethttps://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Camus
  4. Voir sur la psychologie humaniste : https://fr.wikipedia.org/wiki/Psychologie_humaniste
  5. Voir sur Carl Rogers : http://acp-pr.org/quiestcarlroger.html
  6. Voir sur Abraham Maslow : https://fr.wikipedia.org/wiki/Abraham_Maslow
  7. Voir sur Fritz Perls : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fritz_Perls
  8. Voir sur Rollo May : https://en.wikipedia.org/wiki/Rollo_May
  9. Yalom, Thérapie existentielle, Galaad, Paris, 1980, p. 29

Les enjeux ultimes de l’existence en thérapie

 

L’angoisse (1) est le « carburant » de la souffrance psychique et des troubles psychologiques. C’est pourquoi la thérapie existentielle s’intéresse aux angoisses les plus fondamentales, celles qui se trouvent liées aux enjeux ultimes de notre existence. Ces enjeux, qui sont autant de limites, sont les suivants :

  • La mort : Notre existence est limitée dans le temps et il nous est particulièrement difficile, voir impossible, d’admettre qu’un jour tout sera fini.
  • L’isolement ontologique (solitude) : Nous sommes limités dans la relation à autrui. Chacun de nous arrive seul dans ce monde et en repart seul, sans qu’il lui soit jamais possible de fusionner avec d’autres. Notre conscience reste totalement distincte et séparée des autres consciences, et cette idée peut s’accompagner d’un sentiment de solitude effrayant.
  • L’absence de sens : Nous sommes également limités dans notre compréhension du monde. Quel sens faut-il donner à sa vie ? Il n’existe aucune réponse définitive. Chacun est donc contraint de décider lui-même du sens qu’il convient à donner à son existence, tout en restant en proie au doute et à la peur de se tromper.
  • L’absence de détermination : Même si « nous n’avons pas demandé à naître », à partir du moment où nous sommes conscients, nous sommes inéluctablement responsables de notre existence, de nos actes, de nos engagements, de ce que nous sommes. Nous ne pouvons échapper à la nécessité de faire des choix et, et notre liberté nous semble souvent beaucoup trop lourde.

Pour échapper à ces angoisses, nous pouvons ainsi poursuivre une illusion de la fusion avec autrui - ce qui peut mener à la dépendance affective, à la passivité, etc. - ou bien choisir de nous comporter de façon « héroïque » - ce qui peut mener à la recherche d’une indépendance excessive, de la perfection, à l’immersion dans le travail, à l'isolement, etc.

Il existe une infinité de modalités défensives, dont certaines se retournent contre nous en devenant rigides et systématiques. Les conséquences de ces défenses psychiques dysfonctionnelles peuvent être très diverses : crises d’angoisse, dépression, troubles psychotiques, mais aussi perte de sens, mal-être, difficultés relationnelles, dépendance affective, répétition des échecs, comportements à risque, addictions, etc. 

Schématiquement, le travail, en thérapie existentiel, consiste à identifier les défenses psychiques du patient et à les rendre plus souples et plus adaptées. Il ne s’agit pas tant d’explorer le passé du sujet que ses différents niveaux de conscience des enjeux de l’existence. Tout se passe dans « l’ici et maintenant » de la séance (2) , dans le type de relation instaurée avec le thérapeute, dans la qualité des relations avec autrui, dans les choix ou les non choix faits actuellement.

Notes et ressources :

  1. Pour distinguer angoisse, anxiété, peur, panique, inquiétude et stress, voir : http://psychiatriinfirmiere.free.fr/infirmiere/formation/psychologie/psychologie/angoisse.htm
  2. Voir sur « l’ici et maintenant » : http://www.psychologie.fr/article/l-ici-et-maintenant-en-gestalt-therapie-A-515.html ethttps://fr.wikipedia.org/wiki/Ici_et_maintenant

Quelques exemples de « défenses psychiques » dysfonctionnelles

  • L’héroïsme compulsif : le sujet, très égocentré, considère « qu’il n’a besoin de personne ». Il recherche les exploits, la perfection, le danger et la maîtrise technique du risque (alpinisme, navigation, vitesse…). Les comportements d’échappement, d'excès et d'addiction sont fréquents, avec une réelle difficulté à s’engager dans une relation authentique avec les autres.
     
  • L’agitation : le sujet peut, par exemple, être un « bourreau de travail », au point de se retrouver débordé par ses multiples tâches et projets. Il cherche à éviter l'ennui à tout prix, et remplit son temps d’une activité constante qui s'avère souvent improductive.
     
  • La fusion et la dépendance : le sujet poursuit une illusion de fusion à autrui. Il fuit ses responsabilités et les délègues à ses proches. Il souffre alors d’une incapacité à grandir, à s’affirmer, à agir, à se séparer d’autrui.
     
  • Les conduite d’échec (1) : le sujet se démène mais aboutit régulièrement à l’échec, faute d’avoir poursuivi ses projets jusqu’au bout, ou à cause d’une tendance à l’autosabotage. Cette incapacité à terminer ou à aboutir, signale à la fois une "peur de la mort" (angoisse face à la finitude) et une "peur de la vie" (peur de s’engager véritablement et de s’accomplir).
     
  • Le masochisme (2) : le sujet s’efface, se « sacrifie » à autrui, et croit ne pouvoir vivre que dans la domination d'un autre, lequel le domine et le confirme dans l’idée qu’il n’est « rien ».
     
  • L’hyperactivité sexuelle : le sujet dénie son angoisse de mort par le biais d’une activité sexuelle compulsive et obsessionnelle censée exprimer les débordements de la vie, mais dont la fonction est aussi de dénier ses propres responsabilités (impulsion).
     
  • La compulsion (3) : l’évitement des responsabilités existentielles se manifeste par l’abandon à une « force extérieure » censée régir les comportements du sujet qui, dès lors, se dénie comme l'auteur de ses propres actions.
     
  • L’esquive des responsabilités : le sujet évite systématiquement tout ce qui peut le conduire à faire des choix et à prendre des décisions, par exemple en faisant preuve de conformisme, en s’en remettant à la volonté des autres, en obéissant à leurs conseils, à leurs aux désirs, à leurs règles.
     
  • L’évitement de l’autonomie : le sujet fait en sorte de ne pas maîtriser les moyens de son autonomie, notamment en échouant dans les domaines du savoir et du savoir-faire (apprentissages, orientation, etc.).
     
  • La perte de contrôle : la crise de colère, le malaise, l’effondrement, certains troubles psychiques, sont autant de modalités d’esquive des responsabilités.

Notes et ressources :

  1. Voir sur la conduite d’échec ou « névrose d’échec » : https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9vrose_d%27%C3%A9chec
  2. Voir sur le masochisme : http://www.medisite.fr/pratiques-sexuelles-8-choses-a-savoir-sur-le-sadomasochisme.508913.80.html
  3. Voir sur la compulsion : http://www.psychologies.com/Dico-Psycho/Compulsion

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