Eudes Séméria psychologue
Psychologue - Psychothérapeute à Paris 15

La pratique

La pratique

La question du changement

Le changement. Toute tentative d’échapper à un mal-être, et à plus forte raison, toute thérapie, suppose un changement personnel, ou du moins une évolution. Il est donc important, avant de s’engager, de considérer les points suivants :

  • J'ai le pouvoir de changer
  • Je suis le seul à pouvoir changer le monde que j'ai créé
  • Le changement ne recèle aucun danger
  • Je dois changer pour obtenir ce que je veux (et non pas le contraire)

Les principes humanistes

Dans sa démarche pour favoriser le changement, la psychologie existentielle s'appuie sur les fondamentaux humanistes, résumés par J. Bugental (1) en 1963.

  • L’homme en tant qu’homme est plus que la somme de ses parties.
  • L’homme acquiert son être dans un contexte humain : sa compréhension ne peut être atteinte par une étude qui ignore l’expérience interpersonnelle.
  • L’homme a conscience de lui-même : il ne peut être appréhendé par une approche qui ne tient pas compte de cette conscience.
  • L’homme est doté de la capacité de choisir (et n’est pas simplement spectateur de son existence)
  • L’homme est intentionnel (il tend vers l’avenir, a des valeurs, des buts et un sens)

James Bugental

Contribution de Carl Rogers (1902-1987)

Carl Rogers, fondateur de l'Approche Centrée sur la Personne (ACP)

Carl Rogers

On doit à Carl Rogers d’avoir mis l’accent sur la qualité de la relation entre le thérapeute et le patient. Patient qu’il préférait nommer « client » afin d’effacer toute relation de hiérarchie fondée sur l’idée qu’il y aurait d’une part un « malade » qui ne sait pas, et d’autre part un thérapeute qui sait…

Il a ainsi fondé l’Approche Centrée sur la Personne (ACP) (1), thérapie humaniste mettant en œuvre un certain nombre de principes, à commencer par le respect d’une position égalitaire entre le thérapeute et le client. Dès lors, le thérapeute doit s’efforcer d’être réellement présent, tout en laissant de côté ses  intentions, ses préjugés et toute tentation de recourir à une grille de lecture préétablie (principe de non directivité). Il accueille le discours du client sans volonté particulière, avec une ouverture d’esprit et une disponibilité optimales. Le psy n’est pas là pour "enquêter" ou pour orienter et valider le client. Il l’accompagne, cependant, en portant sur lui un regard positif inconditionnel. « Inconditionnel » signifie que la relation n’est pas contrainte par la moindre condition. Il n’est pas question de dire « Je vous écoute à condition que… ».

Ainsi libéré, le patient peut développer sa « tendance actualisante » et libérer tout son potentiel de croissance. L’outil principal du thérapeute est, en fin de compte, le thérapeute lui-même.

Notes et ressources

  1. Voir sur l’Approche Centrée sur la Personne : http://acp-pr.org/caracteristiques.html

Contribution de Fritz Perls (1893-1970)

 

Fritz Perls est le fondateur d’une approche existentielle et humaniste qu’il a nommée Gestalt Thérapie. Gestalt vient de l’allemand gestalten, « mettre en forme », « donner une structure ». Le thérapeute s’intéresse ici à la manière dont l’être humain met en forme sa relation avec les autres et le monde, tout en prenant en compte la contingence de l’être, à sa difficulté à éclairer sa destinée et à lui donner du sens, à son imperfection, et bien sûr à ses limites en tant qu’être mortel et isolé, contraint de faire des choix. Le point essentiel, dans la thérapie, est la primauté de l’expérience vécue. La place du corps y est toujours cruciale, considérée dans le moment présent.

Fritz Perls, fondateur de la Gestalt Thérapie

Fritz Perls

Les questions clefs de Fritz Perls (1) en séance   :

 

  • Qu’es-tu en train de faire maintenant ?
  • Que ressens-tu en ce moment ?
  • Qu’es-tu en train d’éviter ?
  • Que veux-tu ?

 

Confronté à ces questions, chaque séance est pour le patient l’occasion d’une expérimentation, voire d’une révélation sur lui-même. Peu à peu, il met en évidence la façon dont il bloque, annule ou interrompt la communication avec autrui et le monde. Plusieurs techniques permette, d’ailleurs, de « travailler » sur ce qui se produit alors, par exemple en termes de sensorialité ou de motricité (ressentis, mouvements), d’émotions et de sentiments (larmes, colère, peur, tristesse…), de réflexion (idées, imaginaire…), de liens sociaux (nature et qualité des relations), de spiritualité (créativité, sens). Dans ce contexte, le thérapeute « partage si besoin ses impressions, ses surprises, ses impatiences avec son client, attentif à l’effet produit : c’est l’attitude de sympathie de Perls. » (2) 

Voici quelques-unes des techniques inaugurées ou utilisées par F. Perls pour encourager la prise de responsabilité (même si l’essentiel du travail thérapeutique réside finalement dans les actions et les engagements du patient à la recherche d’authenticité).

  • Le pronom "je" : le thérapeute encourage le patient à utiliser le pronom "je" l’invitant ainsi à passer de la forme passive à la forme active et à assumer du même coup la responsabilité de ce qui lui arrive.
     
  • Réticence à la responsabilité : le patient est encouragé à identifier et à reconnaître et à exprimer ses réticences face à ses responsabilités.
     
  • La technique de la chaise : Cette technique consiste à personnifier son "problème" et à lui parler comme s'il était assis sur une chaise en face de lui. Ce décentrement permet souvent d’obtenir, du fait du changement de perspective, de nouvelles idées, de nouveaux ressentis.
     
  • La "prescription du symptôme" : La technique de la prescription du symptôme consiste à accuser, augmenter un symptôme de façon à en faire surgir le sens profond. F. Perls raconte une séance pendant laquelle il a demandé à un patient qui bredouillait de bégayer davantage ! Cela lui permet de prendre  conscience d’émotions sous-jacentes, qu’il préférait ignorer, en l’occurrence sa colère.
     
  • La mise en scène des rêves : En thérapie de groupe, le patient met en scène et joue l'un des ses rêves, incarnant tour à tour les différents éléments du rêve. Là encore, le jeu lui permet de prendre conscience d’aspect de sa personnalité insoupçonnés.

Notes et ressources

  1. Chantal Igy-Lang, Charles Geliman, La Gestalt expliquée à tous, Eyrolles, Pratique, Paris, 2008,, p.59
  2. Idem, p.136

Contribution de Irvin Yalom (1931-)

Irvin Yalom

Irvin Yalom

La contribution d’Irvin Yalom à l’approche existentielle est d’avoir proposé une grande synthèse des différents courants humanistes et des apports de philosphes existentialistes tels que J.-P. Sartre et A. Camus en insistant tout particulièrement sur les quatre enjeux ultimes auxquels tout être humain est confronté : la mort, l’isolement, l’absence de sens, l’absence de détermination. Dans son ouvrage Thérapie existentielle, il rapporte son expérience clinique et la manière avec laquelle il incite le patient « à explorer ses peurs, à prendre conscience de son potentiel face à ses peurs, à décider de son actualisation et à s’engager sur ces fondements. » (1). Il montre qu’il nous est possible de remettre en question nos excuses (ce que Sartre appelle notre « mauvaise foi »), et que nous pouvons ainsi nous créer nous-mêmes. Il recherche donc chez le patient :

 

  • L’évitement des responsabilités : par fatalisme, par délégation…
  • Le déni de l’isolement : par la poursuite d’une illusion de fusion à autrui, une fermeture à leurs propres besoins, une mise au service d’autrui…
  • Le déni de l’absence de sens : par le recours au retrait, ou au contraire à l’activité frénétique, par la soumission à une autorité…
  • Le déni de la mort : par la recherche d’un « protecteur » ou par la croyance en sa propre invulnérabilité.

 

Yalom reprend souvent une belle formule humaniste pour caractériser l’objectif du travail thérapeutique, formule selon laquelle il s’agit de devenir son « propre père » ou sa « propre mère » : « Devenir son propre père signifie renoncer au confortable étayage parental face à la souffrance inhérente à la conscience de sa propre finitude. (…) tenir debout tout seul sans recourir au mythe du sauveur et sans le réconfort du cocon humain. » (2)

 

Notes et ressources

  1. Irvin Yalom, Thérapie existentielle, Galaad, Paris, 1980, p.483
  2. Idem, p.178

 

Illustration :

Eudes Séméria à Paris 15

Eudes Séméria psychologue

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