Eudes Séméria psychologue
Psychologue - Psychothérapeute à Paris 15

Le "syndrome de Diogène" : un contre-sens


Une méconnaissance de qui était Diogène

On parle de plus en plus du "syndrome de Diogène" pour désigner le fait qu'une personne accumule des choses de toutes sortes chez elle (sacs, emballages, déchets, etc., et vit dans l'insalubrité. Ce syndrome a déjà le nom de trouble d'accumulation s'accompagnant d'incurie et souvent de dépression. Mais visiblement, les médias ont trouvé plus parlant de dire "syndrome de Diogène". En quoi ils font un grave contre-sens. Diogène, philosophe grec contemporain de Platon n'accumulait absolument rien et ne possédait rien. Il n'hésitait pas, certes, à provoquer ses contemporains, mais il ne recherchait absolument pas l'insalubrité. Sa vie était bien plutôt une ascèse. Par exemple, un jour, il vit un enfant se servir de ses mains pour boire l'eau d'une fontaine. Alors, Diogène trouva qu'il possédait encore trop et il jeta son gobelet. Personnellement, j'aime beaucoup ce philosophe parce qu'on dit qu'il se promenait dans les rue d'Athènes avec une lampe allumée, en plein jour, en disant :"Je cherche un homme". Ce que l'on pourrait traduire, de nos jours, en disant : "Je cherche un adulte"...

Est-ce grave, docteur ?

Est-il si embêtant de faire un contre-sens en parlant de "syndrome de Diogène" ? Oui, ça l'est. D'abord, parce que ça ne donne pas une idée exacte de ce dont souffrent les accumulateurs (qui ne vivent pas dans un tonneau, ou plutôt une jarre); ensuite parce que cela crée de la confusion quant à la pensée de ce philosophue dit cynique". Autrement dit, en malmenant les mots et leur histoire, on perd sur les deux tableaux.


Illustration : Chambre à New York (détail), Edward Hopper

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